Le Kourach fait partie intégrante de la vie et de la culture en Ouzbékistan. Que signifie tout d'abord le mot Kourach en langue ouzbeke ? Il signifie "lutte".

Kourach, lutte Ouzbeke

 

Histoire et origine du Kourach

Le kourach revendique des origines de plus de 2500 ans. Des dessins en attestent l'existence... en tout c'était de la lutte pratiquée en Asie centrale, sachant que les contours de la république d'Ouzbékistan n'étaient pas exactement les mêmes en ce temps là (puisque l'Ouzbékistan en ces temps là n'existait pas...). Les formes de luttes en Asie centrale étaient très similaires d'une région à l'autre au grès des rencontres entre caravanes de nomades... Vers le XIème siècle, le kourach était un défi physique pratiqué publiquement lors des événements importants de la vie des ouzbekes tels que les naissances, les mariages... Pakhvalan Mahmoud, au XIIème siècle, dont le mausolée se trouve à Khiva, fut l'un des lutteurs les plus renommés. Tamerlan, au XIVème siècle, fit du kourach un de ses principales méthodes d'entrainement.

 

 

Règles du Kourach

Portait Ouzbekistan - Homme ayant gagner kourach dans la rue

Le Kourach est même mentionné dans la légendaire poésie épique Alponish ainsi que chez Avicenne, qui a vécu à Boukhara, et qui en parle comme une source d'activité favorisant le maintien d'une bonne santé aussi bien physique que psychique.

Les règles du kourach sont extrêmement simples : 2 lutteurs qui doivent rester debout sans poser le genou par terre tout d'abord. Dès que l'un des lutteurs posent le genou par terre, l'arbitre arrête le combat et les lutteurs reviennent à la position initiale. Les lutteurs sont pieds nus et vêtus simplement et la comptabilisation des points se fait un peu comme au judo (C'est surement d'ailleurs un cousin assez proche du judo (qui n'a que 2 siècles d'existence)...à croire que maitre Jigaro kano (inventeur du judo) a fait quelques voyages en Asie centrale....). L'intérêt du kourach est qu'au contraire de la lutte gréco-romaine, où le travail au sol est très développé, est qu'il n'y a justement aucun combat au sol ni aucunes prises en dessous de la ceinture ni aucunes techniques d'étouffement. L'objet est de faire tomber son adversaire sur le dos. La prise sur le "yahktak" (veste réversible bleue ou verte) est libre. Il est interdit avec ses mains de saisir en dessous de la ceinture. Le kourach pratiqué publiquement comme ici sur les photos passionnent littéralement les ouzbekes avec des paris. Les petits comme les grands assistent au combat ce qui fait que l'amour du kourach se développe au plus jeune âge. On estime à près de 2 millions le nombre de personnes pratiquant le kourach en Ouzbékistan.

 

Institutionnalisation du Kourach

Pratique la plus populaire en Ouzbékistan, le kourach est passé progressivement de la rue aux gymnases officielles. Dans les années 80, Komil Yussupov (maître illustre du Kourach mais aussi du Judo et du sambo) s'est lancé dans une étude sur le kourach ce qui a permet de dégager des règles claires. Poussé par le gouvernement ouzbek, le kourach a commencé à s'ériger en sport et des tournois se son mis en place. Les candidats pour participer à ces tournois ont alors fait feu de tous bois. Un tournoi international a donc eu lieu à Taschkent en 1998 avec des participants venus de plus de trente pays. C'est d'ailleurs à cette occasion qu'est née l'IKA (Association internationale de Kourach. Le premier championnat du monde a été organisé l'année suivante à Taschkent et on compte aujourd'hui près de 117 fédérations nationales de la Bolivie au Japon en passant en France par le Pays basque. 

Cette institutionnalisation a sûrement fait perdre un peu de son charme d'ailleurs au Kourach notamment le côté très spontané de l'organisation des combats au débotté dans la rue. Mais au détour de votre voyage en Ouzbékistan, qui sait si vous ne vous retrouverez pas devant un vrai kourach des rues comme au bon vieux temps.